Les régions côtières, pôles importants du développement, sont très peuplées et, de ce fait, très vulnérables aux risques liés aux tsunamis. Un aspect primordial de l’atténuation du risque de catastrophe est le fonctionnement efficace des systèmes d’alerte rapide dont les États membres détiennent la propriété et qui exigent un degré élevé de coopération internationale et multilatérale, sous l’égide de la COI. Ces systèmes sont conçus conformément à des normes d’exploitation bien définies, lesquelles sont uniformément mises en œuvre à travers toute une gamme étendue d’activités et de projets. Étant donné que les tsunamis risquent de toucher à la fois différentes régions du monde, une étroite coopération régionale est encouragée.
Au lendemain du séisme du 27 février 2010 au Chili : un tsunami dans la ville de Talcahuano, Bio Bio. Photo Giovana Santillan. © UNESCO |
Les tsunamis se produisent plus couramment dans l’océan Pacifique du fait de l’activité sismique et volcanique aux frontières de la plaque tectonique le long de la ceinture de feu du Pacifique. Le Centre d’alerte aux tsunamis dans le Pacifique (PTWC) a été créé en 1949 au lendemain du tsunami de 1946, parti des îles Aléoutiennes pour dévaster Hilo (Hawaii). Le tremblement de terre chilien de 1960 est le plus grand séisme enregistré dans le monde, et le tsunami qu’il a provoqué a touché des zones aussi lointaines qu’Hawaii. Le Groupe intergouvernemental de coordination du système d’alerte aux tsunamis et de mitigation dans le Pacifique (GIC/PTWS) – naguère dénommé ITSU – a été créé en 1965 en tant qu’organe subsidiaire de la COI pour aider les États membres de la région de l’océan Pacifique à mettre en œuvre des mesures efficaces d’alerte aux tsunamis et de mitigation.
Même si les côtes de l’océan Pacifique sont particulièrement exposées aux tsunamis, toutes les régions du monde peuvent être touchées par des tsunamis destructeurs. Le tremblement de terre qui a frappé Lisbonne (Portugal) en 1755 fut l’un des tremblements de terre les plus meurtriers de l’histoire, suivi par un tsunami qui frappa lourdement la ville. Cet événement, qui détruisit presque Lisbonne, suscita un changement de modèle dans l’étude des tremblements de terre qui représentait le point de départ de la sismologie moderne.
Le tsunami qui se produisit dans l’océan Indien en 2004 fut l’un des plus meurtriers de l’histoire et à l’origine de l’une des plus grandes catastrophes du dernier siècle. Son bilan fut de 230 000 morts. Malheureusement il n’existait pas à l’époque de système d’alerte rapide aux tsunamis dans la région. À la suite de cet événement tragique, la COI se vit confier par la communauté internationale le mandat de coordonner la création de systèmes régionaux d’alerte rapide aux tsunamis dans l’océan Indien, la mer Méditerranée et la mer des Caraïbes. Ce mandat a été évoqué dans d’importantes réunions telles que la Conférence mondiale sur l’atténuation des risques de catastrophe (Kobe, Japon, 2005) et la réunion ministérielle sur la coopération régionale sur les dispositions relatives à l’alerte rapide aux tsunamis réunie en 2005 à Phuket (Thaïlande). En conséquence, le Groupe intergouvernemental de coordination du système d’alerte aux tsunamis et de mitigation dans l’océan Indien (GIC/IOTWS) et le Groupe intergouvernemental de coordination du système d’alerte rapide dans l’Atlantique du Nord-Est, la Méditerranée et les mers adjacentes (GIC/NEAMTWS) ont été créés.
Deuxième vague du tsunami de l’Océan Indien du 26 décembre, 2004. Photo Nigel Swann. © UNESCO |
Des zones étendues de la région de la mer des Caraïbes sont vulnérables aux séismes et aux tsunamis induits par des glissements de terrain. Pendant 500 ans, la région a connu des tsunamis dévastateurs qui ont causé des dommages incalculables. Prenant en compte le grand risque de tsunami dans la région de la mer des Caraïbes et des enseignements tirés du tsunami de 2004 de l’océan Indien, le Groupe intergouvernemental de coordination du système d’alerte rapide aux tsunamis pour la mer des Caraïbes et les régions adjacentes (GIC/CARIBE-EWS) a été créé en 2005.
Les GIC aident les États membres à mettre en œuvre des systèmes de bout en bout d’alerte rapide aux tsunamis, y compris l’émission d’alertes aux tsunamis qui soient compréhensibles. Les services d’avis de tsunamis sont fournis par le Centre d’information sur les tsunamis du Pacifique (PTWC) à Hawaii pour les côtes de l’océan Pacifique et, en tant que service transitoire, pour la mer des Caraïbes et l’océan Indien. Le Centre d’alerte aux tsunamis pour la côte occidentale et l’Alaska (WC/ATWC) fournit des produits d’information sur les tsunamis aux territoires des États-Unis dans la région de la mer des Caraïbes, et l’Agence météorologique japonaise (JMA) pour la mer de Chine méridionale ainsi que pour l’océan Indien, à titre transitoire.
Au niveau national, chaque État membre est chargé de l’émission des alertes à ses propres citoyens par l’intermédiaire de ses centres nationaux d’alerte aux tsunamis (NTWC) ou d’autorités désignées. Ces alertes sont fondées soit sur la propre analyse de la situation faite par le NTWC, soit sur le conseil reçu de PTWC, WC/ATWC et JMA (et de quelques autres sources), ou d’une combinaison de tous ces éléments. Même si les tsunamis sont relativement peu fréquents, ils risquent de l’être davantage que les populations ne le supposent habituellement. En réalité, du fait du changement du schéma des établissements humains et de son corollaire, l’augmentation de la population vivant dans les zones côtières, la mémoire collective de ces événements n’est pas transmise comme il convient d’une génération à l’autre. À cet égard, l’éducation de la population, par des canaux tant formels qu’informels, à la préparation joue un rôle essentiel pour l’atténuation des risques liés aux tsunamis. La COI encourage en même temps l’amélioration des mesures de préparation et les activités de mitigation fondées sur la population, et orientées vers elle.